Veronique Agostini
La Maison de la Gravure Méditerranée a accueilli, en 2008 et 2009, Véronique Agostini. L'autodidacte, qu'elle est, invente des techniques pour créer une esthétique du papier qui lui est propre.
Comme un tamaris au bord de l'étang, Véronique Agostini observe, elle perçoit, assimile ces milliards d'informations qu'émet la nature au fil des saisons. Cette perception est l'essence même de son travail, une concentration réceptive qui la rapproche des arts asiatiques. Le suminagashi, (une feuille de papier qui absorbe délicatement des encres flottantes sur l'eau), ne serait-il pas le relevé météo de la tempête qui vient de secouer le microcosme des encres et pigments en suspension sur l'eau du bac ? Le suminagashi est le témoin d'un instant précis figé en plein mouvement. Le Kimono ou le Obi va venir imprimer sa géographie rigoureuse sur cette météo poétique, complétant ainsi les indices saisonniers.
Amoureuse du papier, Véronique Agostini, considère que sa fragilité nous rappelle notre statut éphémère et c'est avec beaucoup de finesse et de joie de vivre qu'elle travaille l'alchimie de la couleur du temps.
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